Le principal souci quand on apprend une langue, c’est la quantité de vocabulaire qu’il faut ingurgiter.
On l’a vu dans l’article précédent, le nombre de mots à savoir pour comprendre 80% est beaucoup moins élevé que ce qu’on pourrait croire. Il faut simplement jouer la carte de l’efficacité et apprendre les mots les plus fréquents en priorité.
Cela dit, les 3000 mots il faut tout de même les apprendre. Et les retenir. Autant dire qu’il y a des jours où tu luttes, surtout si tu as mal dormi ou que tu as la tête ailleurs.
Quand tu vois un nouveau mot tu dois absolument aider ton cerveau à faire le lien avec quelque chose que tu connais déjà. C’est comme avec un sapin de Noël, tu ne peux ajouter de nouvelles boules si tu n’as pas de branches où les accrocher.
Pour te donner un exemple, quand tu apprends un numéro de téléphone, tu n’apprends pas une série de chiffres sans rapport les uns avec les autres du genre 0145248975 façon Rain Man. Tu découpes plutôt ça en paires: 01, 45, 24, 89, 75. Et en général tu essayes de te dire « indicatif de l’ile de France, fin de la deuxième guerre mondiale, 24 heures du Mans, chute du mur de Berlin, département Paris ».
Voici une petite liste de « branches » qui va t’aider à y voir plus clair.
  • Les mot apparentés. On en a déjà parlé dans l’article intitulé comment apprendre les langue en regardant des séries, pas mal de mots de ta langue cible sont proches de ceux de ta langue maternelle, ou d’une autre langue étrangère que tu connais. Parfois il s’agit juste d’une petite modification comme en anglais le g qui devient w: war/guerre, warranty/guarantie, wasp/guêpe, wage/gage ou entre l’allemand et l’anglais sea/See, ice/Eis, cold/kalt. La seule chose à laquelle il faut faire gaffe, ce sont les faux amis, comme le fameux eventually qui veut dire finalement en anglais.
  • Les mots partageant une racine commune. Prenons l’exemple de mer: maritime, marin (l’adjectif), un marin, la marine, immergé, marée, submersible…Bon je m’arrête là, je crois que tu as compris le principe. Quand tu tombes sur un nouveau mot, prends toujours un peu de temps pour voir quel mots sont construits sur la même racine parce que ça vaut vraiment le coup. Tu pourras apprendre jusqu’à dix mots pour le prix d’un (ils sont beaux mes melons, achetez, achetez)
  • Les mots ayant une ressemblance avec un mot de la langue cible: ça c’est vraiment l’idéal car se servir de la langue cible comme outil ça permet vraiment de tout connecter et de renforcer ton lien avec la langue. Je pense par exemple à shiro qui veut dire blanc en japonais. Ensuite tu tombes sur le mot chateau, ah ben tiens shiro aussi dis donc. Il ne te reste plus qu’à te représenter le chateau blanc de Disney avec toutes ses petites tourelles et hop le tour est joué.
  • Le contexte Ca peut être un gros titre de journal qui t’a marqué, le menu d’un restaurant que tu as encore en tête, ou une bonne blague. Les mots rentrent toujours plus facilement quand ils sont liés à un truc que tu as vécu et qui te reste en mémoire.
Maintenant passons à ma technique la plus puissante: les moyens mnémotechniques. Il y a deux formes principales:
  • L’association d’idée.Prenons le verbe couper en japonais 切る (kiru). Le « r » japonais ressemblant plus à un « l », on pourrait penser à kilu et donc à kill, le verbe tuer en anglais. couper/tuer, pas mal non?
  • L’image mentale. Plus stupide elle est, mieux c’est. Prenons le mot mayou (prononcer mayoo) en japonais. Il veut dire se perdre, s’égarer. Maintenant imagine le petit poucet à court de cailloux pressant une gros tube de mayonnaise derrière lui pour retrouver son chemin et ne pas se perdre dans la forêt. C’est stupide non? Pourtant maintenant tu sais le mot. Pour découvrir plus de moyens mnémotechniques, découvre ma série intitulée un mot, un jour.
Tu vas me dire « si je dois toujours passer par cette image mentale pour me rappeler du mot je ne suis pas sorti de l’auberge » mais en fait l’image est juste là pour créer un ancrage, elle finit toujours par disparaitre pour laisser la place au mot lui-même.
C’est comme pour le numéro de téléphone, les deux premières fois tu te dis « indicatif de l’ile de France, fin de la deuxième guerre mondiale, 24 heures du Mans, chute du mur de Berlin, département Paris » et la troisième tu le connais par coeur.
Alors, combien de mots par jour penses tu pouvoir apprendre avec ça?