lundi 25 mai 2015

Apprendre le français… à quoi bon ?

Publié par Unknown at 01:48



 



Quand le ministère de l’éducation donne des instructions claires qui imposent une deuxième langue dès la première classe du collège, il semblerait que les diplômés des philologies, y compris ceux de la philologie romane fraîchement sortis des universités ne manqueront pas d’offres de travail. Pourtant, trouver un poste à l’école frôle le miracle. Quelle est la raison de cette situation ?
L’individualisation de plus en plus poussée de l’enseignement augmente la possibilité de l’élève de déterminer les matières qu’il apprend et, en conséquence, son parcours éducatif. S’en suit une division précoce en « littéraire-non-matheux » et « matheux ». Le choix de la deuxième langue se fait aussi de plus en plus tôt (l’anglais comme la première langue ne se discute même plus). Ainsi, on attend des adolescents de 13 ans qu’ils décident quelle langue leur « plaît »  car leur choix se résume le plus souvent à cela.
Le français a la réputation d’une langue difficile à prononcer (pour un élève moyen, c’est un amalgame de configurations arbitraires des « ą », « ę » et « ż ») et dont la grammaire est compliquée (plusieurs passés, conjugaisons alambiquées). Il n’est donc pas étonnant que les élèves (en général, peu enclins à un dur labeur) choisissent des langues qui leur paraissent plus faciles à maîtriser, par exemple l’espagnol ou l’italien. Les stéréotypes comptent aussi. Quand nous pensons à l’espagnol, nous pensons : telenovelas, soleil, plage et sieste. L’italien est associé aux beaux Italiens pleins de tempérament, à une excellente cuisine et à Rome tout aussi ensoleillée. Et, à quoi nous fait rêver le français ? Qu’une récente campagne publicitaire de la semaine française dans une chaîne d’épiceries en soit l’illustration. Un bonhomme ressemblant à une grenouille, béret sur la tête et baguette à la main, nous invite chaleureusement à goûter les escargots et la moutarde de Dijon. Est-il plus convaincant que la plage ensoleillée ou Rome ? Pas vraiment.

Pourquoi choisir le français ?

Nous, les enseignants de français en exercice ou en devenir, devons réfléchir à la manière de répondre à la question suivante : pourquoi le français vaut-il la peine d’être choisi ?
Pourquoi l’avons-nous choisi nous-mêmes ? Certains répondent « parce que tout le monde apprenait l’anglais, alors par esprit de contradiction », les autres ont cédé aux charmes de Paris ou d’un Français adorable. Ces raisons comptent dans notre motivation en ce qui concerne la langue, mais ne déterminent pas toujours son choix parmi d’autres langues. D’autant plus qu’à notre époque, le choix n’était pas vraiment libre, souvent on nous l’imposait. Nous ne sommes pas non plus objectifs quand on nous interroge sur les difficultés que pose le français. Nous l’enseignons, donc par principe le français doit être facile pour nous, sinon comment pourrions-nous prétendre à l’enseigner aux autres ?
Ce sont de bonnes raisons pour admettre que nous sommes peu objectifs quand nous sommes face aux collégiens qui doivent choisir leur deuxième langue. Notre ferveur et l’enthousiasme dans notre voix ne suffisent pas à les convaincre, d’autant plus qu’ils l’entendront chez nos plus grands concurrents, les profs d’italien ou d’espagnol. Seuls les arguments concrets ont une force de persuasion, en voici cinq.

1) Communiquer aux quatre coins du monde

Premièrement, quand tu parles français, tu peux communiquer sur les cinq continents. L’espace géographique du français est énorme : la France mise à part, on parle français en Belgique, Suisse, Luxembourg, au Canada et aux Etats-Unis, dans beaucoup de pays africains (surtout au Maghreb), et en Asie (Vietnam, Laos, Cambodge). C’est une langue officielle et couramment utilisée dans 54 pays, parlée par 220 millions de personnes dans le monde. Souvent le français est le seul moyen de communiquer avec ces gens, car soit ils ne parlent pas l’anglais, soit ils ne veulent pas s’en servir.

2) Travailler dans des institutions internationales

Deuxièmement, le français est une langue officielle des organisations et des institutions internationales et européennes telles que l’Agence spatiale européenne, la FIFA, l’Interpol, la Croix Rouge, la Cour internationale de justice, l’OTAN, l’ONU, l’OCDE, l’Organisation mondiale du commerce, l’Union européenne et beaucoup d’autres. Si tu penses à une carrière internationale, le français sera un atout de plus. Bien entendu, l’anglais reste et probablement restera lingua franca du XXIe siècle, mais n’oublions pas qu’une bonne partie de ces institutions ont leurs sièges dans les villes francophones : Bruxelles, Strasbourg, Luxembourg et Genève. La maîtrise de la langue de leurs habitants semble alors indispensable aux personnes qui veulent travailler dans de telles structures internationales et leur évitera l’inconvénient de demander de l’aide quand il faut acheter un banal ticket de bus.

3) Faire carrière

Troisièmement, le français est un passeport pour une carrière professionnelle réussie et un atout supplémentaire sur le marché du travail dans les secteurs tels que le commerce, les services, les banques et haute finance, l’hôtellerie ou le tourisme. La France est le plus grand investisseur en Pologne. Tout le monde connaît des enseignes françaises : Air France, L’Oréal, BNP Paribas, Leclerc ou Leroy Merlin et bien que le recrutement se fasse souvent en anglais, la connaissance du français reste un atout qui permet de sortir de la foule des postulants. Rappelons encore que depuis le 1er janvier 2009, le marché du travail en France est ouvert aux Polonais, donc si tu n’arrives pas à trouver du travail ici, tu peux en chercher à Paris, Marseille ou Lyon sous condition toutefois… de parler français!

4) Partir en vacances

Quatrièmement, la France est une destination touristique mondiale, chaque année 75 millions de touristes s’y rendent. Pourtant, les Français sont connus pour ne pas aimer parler des langues étrangères, même s’ils les connaissent. La Tour Eiffel,  Montmartre, le Louvre et Eurodisneyland sont pour nous à portée de la main quand on pense aux vols quasi quotidiens qui partent des aéroports polonais à des tarifs relativement peu chers. Et si on parle de l’argent : quand nous pensons aux vacances en Afrique du Nord (Maroc, Tunisie, Algérie), nous pourrons envisager quelques économies dans ces pays puisque nous serons capables de négocier les prix, marchander lors de nos achats ce qui y est un principe de base.

5) Naviguer sur Internet

Cinquièmement enfin, il suffit juste d’avoir des bases en français pour accéder aux 170 millions de pages Internet, je pense surtout aux films, journaux, jeux on-line, moteurs de recherche réseaux sociaux et autres sites interactifs. Le français est un instrument qui donne une ouverture au monde inaccessible si nous ne connaissons pas justement cette langue-ci.
Les élèves doivent avoir conscience qu’en choisissant le français, ils décident non seulement de la deuxième langue à laquelle ils vont consacrer quelques heures hebdomadaires durant trois ans, mais qu’ils optent aussi pour la culture française, la musique, la cuisine et le sport. Plus généralement, ils choisissent aussi d’accéder à une vision du monde particulière, propre à chaque langue. Je suis sûre qu’ils ne vont pas le regretter.


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